Exercice de style sur une sérénade de Mozart
« Gran Partita » est le surnom donné à la Sérénade n°10 de Wolfgang Amadeus Mozart composée vers 1783-1784. Contrairement à ce que son titre peut laisser penser, il ne s'agit pas d'un air « romantique » destiné à être joué à la mandoline sous les fenêtres d'une belle -- comme le fait malicieusement Don Giovanni dans l'opéra éponyme. À l'époque classique, une sérénade désigne une musique de divertissement, commandée pour un événement particulier ou pour célébrer une personne, jouée devant des convives généralement en plein air les soirs d'été. Cette forme légère, Mozart lui donne ses lettres de noblesse et en fait un terrain d'innovation et d'expérimentation formelle et stylistique.
« Style » et « innovation » sont justement les maîtres mots du programme de La Gran Partita pour lequel Bruno Bouché, directeur du Ballet de l'Opéra national du Rhin, a invité plusieurs de ses danseurs à explorer leurs envies de développer des chorégraphies originales. Sur les sept mouvements de la Sérénade n°10 de Mozart interprétée sur la scène par des musiciens de l'Orchestre philharmonique de Strasbourg, ces jeunes chorégraphes font danser leurs collègues et enrichissent ainsi leurs expériences communes. Ce projet s'inscrit pleinement dans la réflexion menée par Bruno Bouché de créer les conditions nouvelles pour l'émergence d'un ballet européen au xxi^e ^siècle dans lequel l'accompagnement de danseurs qui souhaitent se destiner dans le futur à l'écriture chorégraphique, forts de leurs connaissances et de leur pratique d'interprètes, est un volet essentiel. Une manière de nourrir et d'exprimer l'esprit de troupe du Ballet de l'OnR dans un travail collectif inédit porté par les voyages intérieurs inspirés par la musique de Mozart.